Par Jean-Baptiste MESONA pour saintrambertdalbon.com – Décembre 2025
En Résumé (pour les lecteurs pressés)
Saint-Rambert-d’Albon, porte nord de la Drôme, est intrinsèquement liée à l’eau. Son identité est façonnée par le Rhône, fleuve frontière et axe de communication majeur, dont témoigne l’historique Port de Champagne et sa pile de bac à traille, classée Monument Historique. Mais l’âme hydraulique de la commune réside aussi dans ses rivières de plaine : l’Oron et les Collières. L’Oron, alimentée par la source karstique de Beaufort, apporte une eau de qualité essentielle à la pisciculture. Les Collières, exutoire de la vaste plaine glaciaire de Bièvre-Valloire (le « vaste et vert estuaire des eaux venues des Alpes »), ont permis l’essor d’une arboriculture florissante, faisant de Saint-Rambert-d’Albon le plus grand marché aux pêches de France au début du XXe siècle. La confluence de l’Oron et des Collières donne naissance aux Claires, qui traversent le cœur urbain, rappelant l’époque des moulins. Aujourd’hui, la gestion de cette ressource vitale est encadrée par le SAGE Bièvre-Liers-Valloire, visant à concilier les usages (eau potable, agriculture) et la préservation des écosystèmes face aux défis climatiques.







L’eau, miroir de l’identité rambertoise
À Saint-Rambert-d’Albon, l’eau n’est jamais anodine. Elle est frontière, ressource, énergie, patrimoine et source d’inspiration. Bien avant les routes et les rails, le Rhône constituait l’axe majeur de circulation : voie de commerce, de communication et de conquête. Avec les rivières de plaine – l’Oron, les Collières et les Claires – il a attiré les premiers établissements humains, soutenu l’agriculture et façonné l’identité de notre commune [1].
L’histoire de Saint-Rambert-d’Albon se lit dans ses eaux : du port gallo-romain du Cappa exportant le blé de la Valloire vers Vienne la Romaine, aux moulins médiévaux qui bordaient les Claires, en passant par le Port de Champagne reliant les deux rives du Rhône pendant plus de sept siècles. Chaque cours d’eau a joué son rôle dans la construction de notre territoire, créant un maillage hydraulique qui demeure aujourd’hui au cœur des enjeux environnementaux, patrimoniaux et économiques de notre commune. L’identité rambertoise est profondément rhodanienne, mais elle est aussi celle de l’embouchure de la vallée de la Valloire, ce vaste et vert estuaire des eaux venues des Alpes, dont l’histoire géologique est tout aussi fascinante que son histoire humaine.

1. Le Rhône : puissance, histoire et identité rhodanienne
Le fleuve frontière et l’hypothèse Figlinis
Le Rhône, ce géant alpin de 812 kilomètres, borde Saint-Rambert-d’Albon à l’ouest et sert de limite départementale avec l’Ardèche. Depuis l’Antiquité, ce fleuve impétueux a dessiné notre destin. C’est sur ses berges que l’on suppose l’établissement de la station de Figlinis, mentionnée sur la célèbre Table de Peutinger, une copie médiévale d’une carte routière romaine [3]. Figlinis, dont le nom pourrait dériver du latin figlina (poterie), était probablement un centre de potiers allobroges dont les céramiques enrichissaient la région. Les vestiges archéologiques découverts au site du Cappa témoignent d’une activité humaine intense dès les IIe et IIIe siècles, confirmant l’importance stratégique de ce point de passage et de commerce sur le fleuve [9].
Le Port de Champagne : sept siècles de traversées
Le hameau de Champagne, situé au bord du Rhône, abritait autrefois un port fluvial actif, stratégique pour les échanges entre Empi (rive du Saint-Empire romain germanique) et Riaume Riaume (rive du royaume de France), entre le Dauphiné et le vivarais, la vallée du Rhône et le Midi de la France. Attesté dès 1329 par bac à traille, ce passage reliait la commune de Champagne en Ardèche (rive droite) à la limite entre Andancette et Saint-Rambert-d’Albon en Drôme (rive gauche) [1] [2].
Le bac à traille était une prouesse d’ingénierie fluviale. Il s’agissait d’une embarcation à fond plat de grande capacité (14 mètres de long et 3,60 mètres de large), accrochée à un câble tendu entre les deux rives et élevé à 8,50 mètres au-dessus du fleuve. En orientant le bac de biais, le courant du Rhône suffisait à le faire traverser d’une rive à l’autre sans nécessiter de moteur. Ce système ingénieux permettait le passage régulier des piétons, troupeaux, charrettes et marchandises, symbolisant la connexion vitale entre les deux rives du fleuve [10].
L’importance de ce franchissement apparaît dans les textes médiévaux : une transaction de 1255 entre le Dauphin Comte d’Albon et le Prieur de Champagne sous-entend déjà son existence, bien que le port ne soit officiellement mentionné qu’à partir de 1347 [11]. Le Port de Champagne servait de passage est-ouest entre Grenoble et Le Puy, via la dépression Bièvre-Valloire, le plateau d’Annonay et le col du Tracol.

Le trafic du bac augmenta au début du XIXe siècle, mais la construction en 1828 du pont suspendu d’Andance détourna la plupart de ses clients. L’activité fut définitivement stoppée par un accident en août 1896 : le remorqueur Le Pilat oublia de baisser sa cheminée au passage du bac, et le choc brisa le pilier de la rive gauche (côté Saint-Rambert) en plusieurs morceaux [12].
Aujourd’hui, le site du Port de Champagne n’est plus actif commercialement, mais demeure un lieu patrimonial apprécié. La pile subsistante en rive droite (côté Champagne), datée de la charnière des XIVe et XVe siècles, a été inscrite aux Monuments Historiques le 23 mai 2006. Elle constitue l’un des plus anciens témoignages de franchissement du Rhône dans la région [2].
Le fleuve aujourd’hui : énergie, biodiversité et ViaRhôna
Avec l’aménagement par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), le Rhône a été structuré pour produire de l’énergie hydroélectrique, stabiliser les débits et favoriser la navigation. Il demeure cependant un couloir écologique majeur, accueillant une grande biodiversité et servant de voie migratoire pour les oiseaux. Les digues et les chemins de halage, aujourd’hui fréquentés par les cyclistes empruntant la ViaRhôna, rappellent cette dualité entre nature et activité humaine [13].

2. La Valloire : l’estuaire des eaux alpines
Une histoire géologique glaciaire
Saint-Rambert-d’Albon est située à l’embouchure de la vallée de la Valloire, un élément clé de son identité. Cette vallée, associée à celle de la Bièvre, est une ancienne vallée morte d’origine purement glaciaire, creusée au Tertiaire et remblayée au Quaternaire par les glaciers alpins [7].
« La Bièvre-Valloire est une vallée entre celle de l’Isère et du Rhône. Sa forme en auge à fond plat suggère une origine glaciaire. » [14]
Cette histoire géologique a laissé un héritage essentiel : la plaine est constituée d’alluvions fluvio-glaciaires (sables, graviers, galets) qui forment un immense réservoir d’eau souterraine : la nappe alluviale de Bièvre-Liers-Valloire. C’est cette nappe, rechargée par les eaux venues des contreforts alpins, qui confère à la Valloire son titre poétique de « vaste et vert estuaire des eaux venues des Alpes ». Les cours d’eau superficiels de la commune sont en relation directe avec cette nappe, garantissant un apport en eau constant et de qualité.
L’Oron : la rivière vivante et sa source karstique
La rivière Oron naît à Beaufort (Isère) à environ 280 mètres d’altitude, dans l’Espace Naturel Sensible des Fontaines de Beaufort. Il s’agit d’une résurgence spectaculaire de la nappe souterraine de Bièvre-Liers-Valloire. Cette source karstique garantit un apport en eau constant de qualité, avec un débit moyen de 1 500 litres par seconde (1,5 m³/s) et une température stable de 11,7°C toute l’année [15].
L’Oron parcourt près de 27 kilomètres avant de confluer avec les Collières à Saint-Rambert-d’Albon. Ce cours d’eau de régime pluvial apporte une eau claire issue des nappes et petits affluents, dont la Raille et le Suzon. Le rang de Strahler de l’Oron est de quatre, témoignant de son importance hydrologique.
La qualité exceptionnelle des sources de l’Oron a permis l’implantation d’une pisciculture à Beaufort, produisant truites fario, truites arc-en-ciel et ombles chevalier. Ces espèces bénéficient d’une eau à température constante, condition idéale pour une aquaculture de qualité [16].
3. Les Collières : artère hydraulique de la plaine et l’essor agricole
Un exutoire superficiel essentiel
Les Collières forment un ruisseau de plaine d’environ 16,4 kilomètres qui traverse le département de la Drôme en collectant les eaux de la vallée de Bièvre-Valloire. Ce cours d’eau est l’exutoire superficiel principal de cette ancienne vallée glaciaire. Les Collières drainent le trop-plein de la nappe souterraine, jouant un rôle crucial dans la régulation hydraulique de la plaine [17].
Une particularité hydrologique locale est la relation complexe entre les Collières et son affluent, la Grande Veuse. La Grande Veuse présente la particularité de croiser le cours des Collières à la limite de Manthes et Moras, créant une confluence et une bifurcation simultanées – un phénomène rare qui illustre la complexité du réseau hydrographique de la Valloire [6].
Irrigation et agriculture : la Vallée d’or
Historiquement, les Collières ont été essentielles pour l’irrigation des vergers et des cultures fruitières. La Valloire – du latin Vallis aurea (Vallée d’or) – exportait son blé vers Vienne la Romaine dès l’époque gallo-romaine, à partir d’un port situé au pied de l’actuelle Saint-Rambert-d’Albon [18].
L’eau dérivée des Collières permit une agriculture prospère dans un climat souvent sec en été. Suite à la crise du phylloxéra (1863-1900) qui dévasta les vignobles, les agriculteurs de la plaine se reconvertirent massivement à l’arboriculture fruitière. L’eau des Collières devint vitale pour l’irrigation des vergers de pêchers qui firent de Saint-Rambert-d’Albon le plus important marché aux pêches de France entre 1890 et 1960 [4]. Des entreprises locales comme Doux Pêche perpétuent aujourd’hui cette tradition fruitière, s’appuyant sur les ressources en eau de la Valloire [19].

4. Les Claires : le cœur urbain et le patrimoine des moulins
La confluence qui donne son nom
Lorsque l’Oron rencontre les Collières en amont de Saint-Rambert-d’Albon, leur confluence donne naissance au cours nommé Les Claires. Cette rivière traverse ensuite le centre-ville avant de rejoindre le Rhône. Ce changement de nom marque la fusion des deux cours d’eau principaux de la plaine [5].
Le toponyme local Faucemagne (quartier de Saint-Rambert) pourrait provenir du latin Fauces magnæ, signifiant « grandes embouchures », faisant référence à la zone où les eaux de la Valloire rejoignent le Rhône [8].
Moulins et activités hydrauliques
Autrefois, les eaux claires des Claires étaient utilisées pour les lavandières, les moulins et l’abreuvement du bétail. La commune possédait plusieurs moulins dont l’un est encore visible près du camping actuel. Ces installations hydrauliques, mentionnées dès l’époque royale (avant 1349), témoignent de l’importance de l’énergie hydraulique dans l’économie locale [20].
Les moulins à eau, équipés de meules de pierre, transformaient le blé de la Valloire en farine. Certains servaient également au foulage des draps (moulins à foulon), au broyage de l’écorce de chêne pour le tan (moulins à tan), ou à d’autres activités artisanales nécessitant une force motrice régulière.

Aujourd’hui, même si la baignade n’est pas encouragée pour des raisons de sécurité, les Claires structurent le paysage urbain et rappellent l’histoire vivante de l’eau au cœur de la commune. Les berges, souvent ombragées par la ripisylve (végétation des cours d’eau), constituent un corridor écologique apprécié des promeneurs.

5. Le patrimoine gastronomique et les traditions liées à l’eau
Le Fil de l’Eau (ancien restaurant Ollier)
L’ancien Restaurant Ollier, aujourd’hui Le Fil de l’Eau, est un repère gastronomique situé en bordure du Rhône. Installé depuis le début du XXe siècle, ce lieu a longtemps célébré les produits aquatiques, y compris la pêche locale et les traditions culinaires rhodaniennes.




Cette tradition gastronomique s’inscrit dans une longue histoire de lien entre l’eau et l’alimentation locale. Les mariniers du Rhône, les pêcheurs professionnels, les exploitants de moulins et les cultivateurs irriguant leurs vergers formaient un écosystème humain complexe où l’eau était source de vie et de prospérité. Les spécialités locales comme les fritures de goujon, les pêches du Rhône et les écrevisses régalaient les voyageurs et les Rambertois [21].
La pêche sportive et la 1ère catégorie piscicole
La pêche est une activité patrimoniale forte à Saint-Rambert-d’Albon. Les Collières et l’Oron sont classés en 1ère catégorie piscicole, favorisant les salmonidés (truites fario principalement), ce qui témoigne de la bonne qualité de l’eau. L’AAPPMA « La truite des Veuzes et d’Oron » gère environ 60 kilomètres de rivières et ruisseaux, organisant des manifestations de découverte et des opérations « rivières propres » [22].
6. Gestion contemporaine des eaux et défis environnementaux
Le SAGE Bièvre-Liers-Valloire : une gestion collective
La gestion des eaux courantes autour de Saint-Rambert-d’Albon s’inscrit désormais dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) Bièvre-Liers-Valloire, approuvé par arrêté interpréfectoral le 13 janvier 2020 [23].
Le territoire se caractérise par la présence d’une nappe souterraine essentielle, la nappe des alluvions de Bièvre-Liers-Valloire, qui s’écoule d’est en ouest sur environ 500 km². Cette nappe est en relation étroite avec les cours d’eau superficiels (Oron, Collières, Veuze, Dolon) et constitue la principale ressource en eau du bassin, assurant l’alimentation en eau potable d’une grande partie de la population [24].
Le Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) 2020-2025 fixe les volumes prélevables par usage (alimentation en eau potable, agriculture/irrigation, pisciculture, industrie) dans le respect des besoins en eau des écosystèmes. Les prélèvements moyens annuels sur la période 2003-2009 atteignaient près de 52 millions de m³ [25].
| Usage de l’eau | Actions d’économie encouragées |
|---|---|
| Agriculture | Développement de techniques d’irrigation économes (goutte-à-goutte), changement de pratiques culturales. |
| Eau potable | Recherche de fuites dans les réseaux, économies dans les bâtiments publics. |
| Pisciculture | Interdiction de nouveaux prélèvements ayant un impact sur les débits des sources. |
| Industrie | Recyclage et réutilisation des eaux de process. |
Qualité de l’eau et risques
Les études récentes indiquent que la qualité écologique des masses d’eau (Oron, Collières et Rhône) nécessite encore des efforts pour atteindre le bon état, notamment en raison de pressions agricoles (nitrates, pesticides) et urbaines (assainissement, rejets) [26].
La nappe alluviale de Bièvre-Liers-Valloire est classée en risque fort de non-atteinte du bon état qualitatif du fait de la présence de nitrates et de pesticides (état médiocre) et en risque moyen d’atteinte du bon état quantitatif en raison des prélèvements. L’absence de protection naturelle rend cette nappe fortement vulnérable vis-à-vis des pollutions [27].
Le Contrat de Bassins Bièvre-Liers-Valloire (2020-2023), doté de 43 millions d’euros, comprend 200 actions visant notamment la restauration de la continuité écologique sur 13 seuils et la restauration de plus de 3 000 mètres linéaires de cours d’eau [28].

FAQ — Tout savoir sur nos rivières
Pourquoi l’Oron change-t-elle de nom en arrivant au Rhône ?
La rivière Oron conflue avec les Collières dans la plaine de Saint-Rambert-d’Albon pour former un cours unique appelé Les Claires, qui se jette ensuite dans le Rhône. Ce changement de nom marque la confluence des deux cours d’eau principaux de la plaine [5].
Le Port de Champagne est-il encore actif ?
Non, il n’est plus un port de commerce industriel depuis l’accident de 1896. Cependant, son site demeure un point d’accès pour les loisirs fluviaux et constitue un patrimoine historique local remarquable. La pile subsistante, inscrite aux Monuments Historiques, témoigne de sept siècles d’activité fluviale [2].
Peut-on pêcher dans l’Oron ou les Collières ?
Oui. La pêche y est régulée avec carte obligatoire et règles spécifiques selon les périodes d’ouverture. Les Collières et l’Oron sont classés en 1ère catégorie piscicole, favorisant les salmonidés (truites fario principalement). L’AAPPMA « La truite des Veuzes et d’Oron » gère l’activité locale [22].
Qu’est-ce que la nappe de Bièvre-Liers-Valloire ?
C’est une nappe souterraine contenue dans les alluvions fluvio-glaciaires déposées par les anciens glaciers alpins. Elle s’étend sur environ 500 km² et constitue la principale ressource en eau du bassin, assurant l’alimentation en eau potable de plus de 100 000 habitants [24].
Qu’est-ce qu’un bac à traille ?
C’est une embarcation à fond plat accrochée à un câble tendu entre deux rives. En orientant le bac de biais, le courant du fleuve suffit à le faire traverser d’une rive à l’autre sans nécessiter de moteur. Le bac de Champagne en était un exemple célèbre [10].
Quelle est l’origine du nom « Les Claires » ?
Le nom fait référence à la clarté de l’eau issue de la confluence de l’Oron et des Collières. Les anciens textes mentionnent le « ruisseau des eaux Claires » ou « tête d’Oron », soulignant la transparence de ces eaux alimentées par les sources karstiques et la nappe souterraine [5].

Mini-biographies : Les acteurs de l’eau
Les mariniers du Rhône
Anciens passeurs et transporteurs qui animèrent le Port de Champagne et les installations portuaires du Cappa avant l’ère ferroviaire. Ces hommes courageux affrontaient les caprices d’un Rhône impétueux, transportant sel, bois, céréales et marchandises diverses. Leur savoir-faire en matière de navigation fluviale constituait un métier exigeant, transmis de génération en génération [10].
Les meuniers rambertois
Exploitants des moulins à eau qui bordaient les Claires, ces artisans-entrepreneurs transformaient le blé de la Valloire en farine pour alimenter la population locale et régionale. Leur activité nécessitait une connaissance approfondie de l’hydraulique pour gérer les débits, entretenir les biefs et les roues, et optimiser la production [20].
La Commission Locale de l’Eau (CLE) du SAGE Bièvre-Liers-Valloire
Instance de concertation créée en 2005, elle regroupe les trois collèges représentant les collectivités territoriales, les usagers et l’État pour élaborer et mettre en œuvre le SAGE. Elle assure une gestion collective et responsable de l’eau, essentielle pour l’avenir du territoire [23].
Glossaire technique
| Terme | Définition |
|---|---|
| Alluvions fluvio-glaciaires | Dépôts sédimentaires (sables, graviers, galets) transportés par les cours d’eau issus de la fonte des glaciers alpins au Quaternaire, formant la nappe de la Valloire [7]. |
| Bac à traille | Embarcation à fond plat accrochée à un câble tendu entre deux rives, utilisant le courant pour traverser un cours d’eau [10]. |
| Cappa | Site archéologique gallo-romain présumé être un port ou un centre de potiers (Figlinis) sur les bords du Rhône à Saint-Rambert-d’Albon [9]. |
| Exutoire | Point de sortie des eaux d’un bassin versant vers un cours d’eau ou un fleuve. Les Collières sont l’exutoire de la Valloire [17]. |
| Nappe alluviale | Réservoir d’eau souterraine contenu dans les formations alluviales (sables, graviers). La nappe de Bièvre-Liers-Valloire est vitale pour la région [24]. |
| PGRE | Plan de Gestion de la Ressource en Eau, document fixant les volumes prélevables et les actions d’économie d’eau pour chaque usage [25]. |
| Ripisylve | Ensemble de la végétation (arbres, arbustes, herbacées) qui borde les cours d’eau, jouant un rôle écologique essentiel [29]. |
| SAGE | Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux, document de planification de la gestion de l’eau à l’échelle d’un bassin versant [23]. |
| Table de Peutinger | Copie médiévale d’une carte routière romaine antique, mentionnant la station de Figlinis près de Saint-Rambert-d’Albon [3]. |
| Vallis aurea | Nom latin signifiant « Vallée d’or », donné à la Valloire en raison de sa richesse agricole, notamment en blé puis en fruits [18]. |
Liens utiles
[L1] Ville de Saint-Rambert-d’Albon – Site officiel de la mairie pour informations locales et services municipaux : http://ville-st-rambert.fr
[L2] SAGE Bièvre-Liers-Valloire – Politique locale de gestion de l’eau : https://www.cle-bievre-liers-valloire.fr
[L3] Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse – Données sur la qualité des masses d’eau : https://www.eaurmc.fr
[L4] Réseau Eau France – HydroPortail – Données de suivi hydrologique (stations Oron, Collières, Rhône) : https://www.hydro.eaufrance.fr
[L5] ViaRhôna – Véloroute des bords du Rhône : https://www.viarhona.com
[L6] Patrimoine Auvergne-Rhône-Alpes – Dossier sur le Bac à traille de Champagne : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/IA07000175
Conclusion — Entre héritage et enjeux futurs
À travers ses cours d’eau, Saint-Rambert-d’Albon incarne une histoire plurimillénaire d’adaptation humaine et naturelle. Du port gallo-romain du Cappa aux installations hydrauliques médiévales, du Port de Champagne reliant les deux rives du Rhône pendant sept siècles aux moulins transformant le blé de la Valloire, de l’irrigation des vergers de pêchers qui firent notre réputation fruitière nationale à la gestion contemporaine des ressources, l’eau a toujours été au cœur de notre identité.
L’identité rambertoise est une synthèse unique entre la puissance rhodanienne et la richesse de la Valloire. Le Rhône nous a connectés au monde, tandis que l’Oron et les Collières ont nourri notre terre.
Aujourd’hui, face aux enjeux climatiques et environnementaux (sécheresses récurrentes, pollution agricole et urbaine, préservation de la biodiversité), ces eaux restent au centre des préoccupations. Le SAGE Bièvre-Liers-Valloire, le Plan de Gestion de la Ressource en Eau et le Contrat de Bassins mobilisent élus, agriculteurs, industriels, pisciculteurs et citoyens pour construire une gestion durable conciliant usages humains et préservation des écosystèmes.
L’avenir de Saint-Rambert-d’Albon s’écrit dans la valorisation patrimoniale (pile du bac à traille de Champagne, anciens moulins, berges aménagées), l’agriculture renouvelée (irrigation raisonnée, conversion biologique, diversification des cultures) et la sensibilisation des jeunes générations aux enjeux de l’eau. En redécouvrant l’histoire de nos cours d’eau, nous nous engageons à préserver ce trésor bleu pour les générations futures.
Bibliographie (Sources/Références)
[1] Patrimoine Auvergne-Rhône-Alpes. Bac puis bac à traille de Champagne (disparu). [L6]
[2] Ministère de la Culture. Pile du bac à traille de Champagne. Base Mérimée.
[3] Wikipédia. Saint-Rambert-d’Albon. Section Histoire.
[4] Rendez-vous Nationale 7. St Rambert d’Albon – Le Creux de la Thine.
[5] Wikipédia. Collières.
[6] Moras-en-Valloire. REQUALIFICATION ET EXTENSION DE LA ZONE D’ACTIVITÉS. Étude d’impact.
[7] Monjuvent, G. (1969). II) La vallée morte de Bièvre-Valloire. Revue de Géographie Alpine.
[8] Histoire Rambertoise. Saint-Rambert-d’Albon, une flânerie dans l’histoire et la légende.
[9] Histoire Rambertoise. L’énigmatique ruine du Cappa.
[10] Patrimoine Auvergne-Rhône-Alpes. Bac puis bac à traille de Champagne (disparu). Description technique. [L6]
[11] Medarus. CHAMPAGNE (07340).
[12] Le Dauphiné Libéré. Quel est ce monument qui se dresse face au Rhône? (Article du 14 avril 2020).
[13] ViaRhôna. Véloroute des bords du Rhône. [L5]
[14] GeoGlaciaire.net. Origine de la Bièvre-Valloire – La géomorphologie glaciaire.
[15] Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse. Fiche de la source de Beaufort.
[16] Pisciculture de Beaufort. Présentation.
[17] DDT Drôme. Plan de Prévention des Risques Inondation. Note de présentation.
[18] Syndicat d’Irrigation Dromois. Histoire de l’irrigation dans le département.
[19] Pages Jaunes. Doux Pêche.
[20] Mairie de Saint-Rambert-d’Albon. Patrimoine local.
[21] Le Fil de l’Eau. Historique du restaurant.
[22] Fédération de Pêche de la Drôme. AAPPMA « La truite des Veuzes et d’Oron ».
[23] CLE Bièvre-Liers-Valloire. Le SAGE Bièvre-Liers-Valloire. [L2]
[24] Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse. Fiche de la nappe de Bièvre-Liers-Valloire.
[25] CLE Bièvre-Liers-Valloire. Plan de Gestion de la Ressource en Eau (PGRE) 2020-2025.
[26] Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse. Bilan de qualité des cours d’eau des bassins.
[27] DREAL Auvergne-Rhône-Alpes. Vulnérabilité de la nappe de Bièvre-Liers-Valloire.
[28] CLE Bièvre-Liers-Valloire. Contrat de Bassins Bièvre-Liers-Valloire (2020-2023).
[29] Gest’eau. Morphologie des cours d’eau.
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