Par Jean-Baptiste MESONA pour saintrambertdalbon.com – Décembre 2025
En Résumé (pour les lecteurs pressés)
Jean-Louis Moreau de Bonrepos (1784-1864) est une figure fondatrice de l’histoire rambertoise. Premier maire de Saint-Rambert-d’Albon de 1840 à sa mort en 1864, cet ancien officier des Gardes du Corps du Roi a structuré les institutions de la commune nouvellement créée en 1839. Ses réalisations incluent la création d’une école de garçons, la construction de la première mairie (1854), l’organisation des foires et marchés locaux, et l’accueil de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie lors de l’inauguration ferroviaire du 7 septembre 1860. Son legs le plus visible reste la Place de Bonrepos, cœur du centre-ville actuel, qu’il légua à la commune par testament. Pendant 24 années consécutives, il incarna la continuité administrative à travers quatre régimes politiques différents (Monarchie de Juillet, Deuxième République, Second Empire).
Aux origines d’une commune indépendante
Au début du XIXe siècle, Saint-Rambert n’était encore qu’un hameau dépendant de la commune voisine d’Albon. Pourtant, sa position stratégique au bord du Rhône et sur les grandes voies de communication naissantes lui conférait déjà une certaine importance. Le relais de poste de Saint-Rambert pouvait héberger jusqu’à 27 chevaux, témoignant de l’intensité du trafic routier sur l’axe Paris-Méditerranée [1].
Grâce à l’essor des échanges commerciaux, au dynamisme de ses habitants et à son rôle croissant dans l’économie régionale, la localité gagna en influence. En 1793, à la Révolution française, Saint-Rambert devint un simple quartier de la nouvelle commune d’Albon, la plus septentrionale du tout nouveau département de la Drôme.
Mais le 20 mai 1839 (ou 22 juin selon certaines sources archivistiques), une ordonnance royale du roi Louis-Philippe Ier, donnée au palais des Tuileries, détacha officiellement Saint-Rambert-d’Albon pour en faire une commune indépendante [2] [3]. Cette création communale marquait le point de départ d’une histoire institutionnelle dont Jean-Louis Moreau de Bonrepos serait l’artisan principal.
« C’est le 20 mai 1839 que Saint-Rambert-d’Albon prend son nom actuel, suite à l’ordonnance de Louis-Philippe Ier donnée au palais des Tuileries. » [2]
Un parcours essentiel : Jean-Louis Moreau de Bonrepos
Origines familiales et jeunesse (1784-1820)
Jean-Louis Moreau de Bonrepos naît le 14 mars 1784 à Trévoux (Ain), fils de Louis-Barthélemy Moreau de Bonrepos, écuyer, et de Louise Guichard (1752-1837). Il appartient à la famille Moreau de Bonrepos, une lignée de notables drômois dont le patrimoine foncier s’étend sur le territoire d’Albon et ses environs. Il a plusieurs frères et sœurs : Louise Françoise « Clotilde » (1779-), Louise Joséphine (1781-), Victoire (1787-), Caroline Joséphine (1788-) et Charles (1792-) [4].
Le 13 novembre 1837, il épouse Marie Joséphine « Lydie » de Lamajorie de Soursac (1805-1885) à Vanosc en Ardèche, fille de François-Xavier de Lamajorie et de Sophie de Gain de Montaignac. De cette union naîtront trois enfants : Jean Louis Antoine St Max (Ludovic) Moreau de Bonrepos (1824-1876), Blanche Moreau de Bonrepos (1839-1859) et Gaston Moreau de Bonrepos (1840-1875). Jean Louis Antoine perpétuera le nom et l’engagement familial à Saint-Rambert-d’Albon [5].
Carrière militaire et service royal
Avant d’entrer dans la vie publique, Moreau de Bonrepos est reçu garde du corps dans la compagnie de Grammont le 17 juin 1814, une unité d’élite de la monarchie française chargée de la protection du souverain. Cette institution prestigieuse, créée par Henri III au XVIe siècle et réorganisée sous la Restauration (1814-1830), recrutait exclusivement parmi la noblesse et les familles de notables. Moreau de Bonrepos servira ainsi auprès de Louis XVIII et de Charles X [6].
Ses fonctions militaires indiquent une position sociale élevée et une éducation soignée : connaissance du protocole royal, maîtrise de l’administration, sens des responsabilités et capacité à gérer des situations complexes. Ces qualités seront déterminantes pour sa carrière municipale et pour structurer une commune naissante dans un contexte politique instable (chute de Charles X en 1830, avènement de Louis-Philippe Ier et de la Monarchie de Juillet).
L’avènement de la commune et sa nomination comme maire (1840)
Le contexte politique : la Monarchie de Juillet
En 1840, après la création officielle de Saint-Rambert-d’Albon, Jean-Louis Moreau de Bonrepos est nommé premier maire de la nouvelle commune. Sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), les communes fonctionnaient selon le système du suffrage censitaire : seuls les citoyens payant un certain niveau d’impôt (le « cens ») pouvaient voter et élire les conseillers municipaux [7].
Ces conseils municipaux désignaient ensuite leurs responsables parmi les notables locaux, lesquels étaient confirmés par le préfet de la Drôme. C’est dans ce cadre institutionnel que Moreau de Bonrepos prend la tête de l’administration locale, fonction qu’il exercera sans interruption pendant 24 ans, jusqu’à sa mort en 1864 [4].
Une nomination consacrant la confiance des élites locales
Sa nomination consacre la confiance des notables locaux ainsi que sa capacité à gérer des responsabilités publiques importantes à une époque de transitions politiques fréquentes : Monarchie de Juillet (1830-1848), Révolution de 1848, Deuxième République (1848-1852), puis Second Empire à partir du coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851.
Moreau de Bonrepos traverse toutes ces périodes en maintenant la stabilité administrative de Saint-Rambert-d’Albon, preuve de ses qualités de gestionnaire et de sa capacité à s’adapter aux changements de régime tout en préservant les intérêts de sa commune [8].
Un maire bâtisseur et administrateur pragmatique
Structuration administrative et institutionnelle (1840-1854)
À la tête de la commune nouvellement créée, Moreau de Bonrepos concentre ses efforts sur la mise en place des institutions essentielles [9] :
Organisation municipale durable : Création des services administratifs fondamentaux (état civil, cadastre, gestion des biens communaux), structuration du conseil municipal, établissement des rôles d’imposition et organisation des élections locales.
Développement des services publics : Dans un contexte de moyens modestes, le maire met progressivement en place les services de base : voirie, éclairage public, police rurale, gestion de l’eau potable et des fontaines publiques.
Dynamisation du commerce : Organisation des foires et marchés locaux, essentiels à une économie qui reposait encore largement sur l’agriculture et les échanges. Ces manifestations commerciales contribuent à structurer l’identité de la place marchande de Saint-Rambert-d’Albon, attirant cultivateurs, artisans et marchands de toute la région.
Éducation et instruction publique (1840-1864)
Parmi ses premiers chantiers figure la création d’une école de garçons, un jalon important pour l’instruction publique à une époque où l’éducation restait inégalement distribuée et souvent réservée aux classes aisées. Cette école, financée en partie par des fonds municipaux et en partie par l’État, permet aux enfants rambertois d’accéder à l’enseignement primaire : lecture, écriture, calcul et instruction religieuse [10].
Cette initiative précède de plusieurs décennies la loi Guizot (1833) qui renforçait l’obligation pour les communes de plus de 500 habitants d’entretenir une école primaire, et anticipe la grande loi Ferry de 1881-1882 qui rendra l’instruction primaire gratuite et obligatoire.
Construction de la mairie (1854)
En 1854, sous le mandat de Moreau de Bonrepos, la première mairie est construite sur l’emplacement d’un ancien hangar ou entrepôt situé dans le centre du bourg. Ce bâtiment, symbole tangible de la croissance institutionnelle de Saint-Rambert-d’Albon, matérialise l’affirmation de l’identité communale [11].
La mairie abrite désormais les services administratifs, les archives municipales, la salle du conseil et le bureau du maire. Elle devient le cœur de la vie publique locale, lieu où se prennent les décisions concernant l’avenir de la commune.

Un moment historique : l’inauguration ferroviaire et la visite impériale de 1860
La révolution ferroviaire à Saint-Rambert-d’Albon (1855-1860)
Le chemin de fer transforme profondément les paysages et les économies locales au XIXe siècle. À Saint-Rambert-d’Albon, la gare est inaugurée en 1855 sur la ligne qui deviendra celle de Paris-Lyon-Méditerranée (PLM), l’une des plus importantes artères ferroviaires de France [12].

Saint-Rambert devient un carrefour ferroviaire stratégique : en plus de la ligne PLM, la gare est à l’origine d’une ligne menant à Rives et Grenoble (inaugurée progressivement entre 1856 et 1858) et d’une autre allant vers Firminy dans la Loire. Ce nœud ferroviaire confère à la commune une importance économique majeure : transport de marchandises agricoles (pêches, céréales), de voyageurs et d’ouvriers, développement d’industries liées au rail.

La visite de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie (1860)
L’année 1860 marque un tournant dans l’histoire de Saint-Rambert-d’Albon. Napoléon III et l’impératrice Eugénie entreprennent un long voyage inaugural à travers la France pour célébrer le rattachement de la Savoie et de Nice à la France et pour inaugurer les nouvelles infrastructures ferroviaires [13].
Le 7 septembre 1860, après avoir visité Lyon (24-27 août), Chambéry, Annecy, Chamonix et Grenoble, le couple impérial effectue le voyage inaugural de la ligne Saint-Rambert-d’Albon à Grenoble en « train impérial ». Ils s’arrêtent à la gare de Saint-Rambert-d’Albon lors d’une cérémonie officielle [14].
Jean-Louis Moreau de Bonrepos, en tant que maire, reçoit l’honneur d’être associé à cette cérémonie nationale. Il accueille Leurs Majestés Impériales sur le quai de la gare, sans doute entouré du conseil municipal, du curé de la paroisse, des notables locaux et d’une foule de Rambertois venus assister à cet événement exceptionnel.
Cette visite impériale affirme Saint-Rambert-d’Albon sur la scène des grandes infrastructures de transport du pays et marque la reconnaissance officielle de l’importance stratégique de la commune. Pour Moreau de Bonrepos, c’est l’aboutissement de 20 années de travail pour structurer et développer Saint-Rambert [15].
L’impératrice Eugénie : une figure emblématique du Second Empire
Eugénie de Montijo (1826-1920), épouse de Napoléon III depuis 1853, était une femme exceptionnelle pour son époque. D’origine espagnole, elle jouait un rôle politique actif et fut nommée régente à trois reprises (1859, 1865, 1870) lorsque l’Empereur partait en campagne militaire ou en voyage officiel [16].
Mère du Prince impérial Napoléon-Louis (né en 1856), elle incarnait la continuité dynastique et participait activement aux inaugurations, aux œuvres caritatives et à la vie culturelle du Second Empire. Sa présence à Saint-Rambert-d’Albon aux côtés de l’Empereur témoigne de l’importance accordée par le régime impérial aux infrastructures ferroviaires et au développement économique des territoires [17].
Un legs durable à la commune
La Place de Bonrepos : un don généreux et un patrimoine immobilier remarquable
À sa mort le 5 juin 1864 (dimanche), à l’âge de 80 ans, Jean-Louis Moreau de Bonrepos lègue à la commune une partie de son domaine familial, qui devient la Place de Bonrepos, aujourd’hui petite place avec l’avion « Jules Védrines » devant l’Ensemble scolaire Saint-François-Les Goëlands. Son faire-part de décès le qualifie d' » ancien Garde du Corps de Sa Majesté Louis XVIII « , confirmant son service militaire d’élite auprès de la monarchie [28].

Cette place et ce parc demeure un symbole fort de son engagement civique et de sa vision d’un espace public au service de tous. Le Parc de Bonrepos, avec ses arbres centenaires, ses allées ombragées et ses espaces de détente, incarne la générosité d’un homme qui souhaitait laisser à ses concitoyens un héritage tangible et durable.

L’adresse officielle actuelle de la mairie de Saint-Rambert-d’Albon est : 3, Place de Bonrepos, 26140 Saint-Rambert-d’Albon — témoignage permanent du legs de ce maire bâtisseur [19].
Le patrimoine immobilier de la famille Moreau de Bonrepos
Le domaine de la famille Moreau de Bonrepos s’étendait bien au-delà de la Place de Bonrepos. Au centre-ville de Saint-Rambert-d’Albon se dressait le Château de Bonrepos, une demeure aristocratique de style néoclassique datant du XIXe siècle. Cette belle bâtisse, avec sa façade majestueuse, ses toits mansardés et ses dépendances, incarnait la puissance et le prestige de la famille. Malheureusement, ce château a été détruit dans les années 1970, victime de la modernisation urbaine. Son emplacement est depuis occupé par l’immeuble résidentiel » Résidence du Parc « [29].

Le Parc Municipal actuel, avec ses espaces verts, ses allées de promenade et ses installations de loisirs, représente une partie du legs immobilier de la famille. De plus, le Châlet de Bonrepos, autre propriété historique de la famille, subsiste toujours mais est devenu une propriété privée [30].

Le terrain face à la Place de Bonrepos, qui accueille aujourd’hui le bâtiment de la mairie actuelle, représente un autre élément du patrimoine immobilier que la famille a légué à la commune. Ainsi, le legs de Jean-Louis Moreau de Bonrepos ne se limite pas à un seul espace public, mais s’étend à plusieurs éléments architecturaux et urbains qui structurent toujours le centre-ville de Saint-Rambert-d’Albon au XXIe siècle [31].
Générosité sociale et legs testamentaire
Dans son testament, Moreau de Bonrepos fait également des donations en faveur des plus démunis de la commune : assistance aux pauvres, secours aux veuves et orphelins, soutien aux personnes âgées sans ressources [20].
Il lègue également des fonds pour la paroisse locale et pour le curé Antoine Chaumont, assurant ainsi le maintien du culte catholique et des activités religieuses (catéchisme, cérémonies, entretien de l’église Saint-Rambert).
Ces dispositions testamentaires témoignent de ses préoccupations sociales et de sa volonté de laisser une trace positive pour l’ensemble de la communauté, au-delà des clivages sociaux. Moreau de Bonrepos incarnait l’idéal du notable du XIXe siècle : propriétaire terrien, administrateur compétent, chrétien pratiquant et bienfaiteur de sa commune.
Un mandat de 24 ans au service des Rambertois (1840-1864)
Continuité et stabilité administrative
Jean-Louis Moreau de Bonrepos exerce la fonction de maire sans interruption de 1840 jusqu’à sa mort le 5 juin 1864 (dimanche), soit 24 années consécutives à la tête de Saint-Rambert-d’Albon. Il est également électeur à Saint-Rambert-d’Albon lors de l’élection de 1830, avant même la création officielle de la commune, témoignant de son implication précoce dans la vie publique locale [4]. Cette longévité exceptionnelle, traversant quatre régimes politiques différents (Monarchie de Juillet, Deuxième République, Second Empire naissant et Second Empire autoritaire), témoigne de sa capacité à incarner la continuité et la stabilité administratives [4].
Une équipe municipale solide
Moreau de Bonrepos s’appuie sur une équipe d’adjoints et de conseillers municipaux dévoués, parmi lesquels Jean-Sébastien Gardon, adjoint municipal et pilier de la première administration rambertoise, fidèle collaborateur du maire pendant de nombreuses années [21].
Cette équipe municipale jette les bases d’une administration locale compétente qui perdurera bien après la mort de Moreau de Bonrepos.

FAQ — Tout savoir sur Jean-Louis Moreau de Bonrepos
Quand Saint-Rambert-d’Albon est-elle devenue commune indépendante ?
Le 20 mai 1839 (ou 22 juin selon certaines sources), par ordonnance royale du roi Louis-Philippe Ier donnée au palais des Tuileries. Cette ordonnance détache officiellement la section de Saint-Rambert de la commune d’Albon pour créer la commune indépendante de Saint-Rambert-d’Albon [2] [3].
Pourquoi Moreau de Bonrepos a-t-il été nommé maire en 1840 ?
Sous la Monarchie de Juillet, après élections locales au suffrage censitaire (seuls les plus riches contribuables votaient), le maire était nommé par le préfet de la Drôme parmi les candidats choisis par le conseil municipal. Moreau de Bonrepos, ancien officier des Gardes du Corps du Roi, propriétaire terrien et notable respecté, réunissait toutes les qualités requises pour diriger la nouvelle commune [7].
Quelle est la trace la plus visible de son action aujourd’hui ?
La Place de Bonrepos, parc public au centre-ville et lieu de la mairie actuelle (3, Place de Bonrepos). Ce domaine, légué par testament à la commune en 1864, reste le symbole le plus tangible de son engagement civique et de sa générosité envers les Rambertois [18].
Quelle était l’importance de l’inauguration ferroviaire de 1860 ?
La visite de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie le 7 septembre 1860 pour l’inauguration de la ligne Saint-Rambert-Grenoble associe Saint-Rambert-d’Albon à un réseau ferroviaire stratégique (PLM), renforçant son rayonnement régional et national. La commune devient un carrefour ferroviaire majeur avec des lignes vers Paris, Lyon, Marseille, Grenoble et Firminy [14].
A-t-il servi comme maire jusqu’à sa mort ?
Oui. Jean-Louis Moreau de Bonrepos est maire de 1840 jusqu’à son décès le 5 juin 1864, soit 24 années consécutives au service de Saint-Rambert-d’Albon. Cette longévité témoigne de la confiance renouvelée que lui accordaient les élites locales et de sa capacité à gérer la commune à travers quatre régimes politiques successifs [4].
Quelles sont ses principales réalisations ?
- Structuration administrative de la commune nouvellement créée (1840-1864)
- Création d’une école de garçons pour l’instruction publique
- Construction de la première mairie en 1854
- Organisation des foires et marchés locaux
- Accueil de Napoléon III et Eugénie lors de l’inauguration ferroviaire (1860)
- Legs de la Place de Bonrepos et donations sociales testamentaires (1864)
Que devient sa famille après sa mort ?
Son fils Jean Louis Antoine Moreau de Bonrepos (1824-1876) perpétue le nom familial et reste attaché à Saint-Rambert-d’Albon où il décède en 1876. La lignée Moreau de Bonrepos s’éteint progressivement au XXe siècle, mais le nom demeure gravé dans l’histoire locale et dans la toponymie urbaine [5].

Mini-biographies : Les contemporains de Moreau de Bonrepos
Jean-Sébastien Gardon (dates inconnues)
Adjoint municipal aux côtés de Moreau de Bonrepos, Jean-Sébastien Gardon est un pilier de la première administration rambertoise. Fidèle collaborateur du maire, il participe à la structuration administrative de la commune et assure l’intérim en l’absence du premier magistrat. Son rôle exact reste peu documenté, mais les archives municipales attestent de sa présence constante aux côtés de Moreau de Bonrepos pendant au moins deux décennies [21].
Fernand Berthon (XIXe-XXe siècle)
Futur maire influent de Saint-Rambert-d’Albon au début du XXe siècle, Fernand Berthon incarne la continuité entre les générations. Sa mère fut présente lors de la visite impériale de 1860, assistant enfant ou adolescente à la cérémonie d’accueil de Napoléon III et Eugénie à la gare. Cette anecdote familiale témoigne de l’importance de cet événement dans la mémoire collective rambertoise et de sa transmission générationnelle [22].
Curé Antoine Chaumont (dates inconnues)
Figure religieuse locale, le curé Antoine Chaumont exerce son ministère à Saint-Rambert-d’Albon pendant le mandat de Moreau de Bonrepos. Bénéficiaire d’un legs testamentaire du maire, il assure la continuité du culte catholique dans la paroisse et participe aux cérémonies officielles, dont l’accueil des souverains impériaux en 1860. Les relations entre le maire et le curé illustrent l’alliance traditionnelle entre pouvoir civil et pouvoir religieux dans la France du XIXe siècle [20].
Lydie de Lamajorie de Soursac (1805-1885)
Épouse de Jean-Louis Moreau de Bonrepos depuis 1837, Lydie appartient à une famille aristocratique. Elle joue sans doute un rôle important dans les œuvres caritatives locales (assistance aux pauvres, soutien aux malades, éducation des jeunes filles) et dans la vie mondaine de la commune. Veuve en 1864, elle survit à son mari de 21 ans et voit se perpétuer le legs de la Place de Bonrepos [23].

Glossaire — Comprendre les termes historiques
| Terme | Définition |
|---|---|
| Monarchie de Juillet | Régime politique français (1830-1848) sous le roi Louis-Philippe Ier, dit le « Roi-Citoyen ». Ce régime succède à la Restauration (Charles X) et précède la Deuxième République. Il est caractérisé par le parlementarisme censitaire, la domination de la bourgeoisie et le développement industriel [24]. |
| Suffrage censitaire | Droit de vote réservé aux contribuables payant un certain niveau d’impôt (le « cens »). Sous la Monarchie de Juillet, seuls environ 200 000 hommes sur 32 millions de Français pouvaient voter, soit moins de 1% de la population. Ce système exclut les classes populaires, les femmes et les non-propriétaires [25]. |
| Gardes du Corps du Roi | Unité d’élite de la Maison militaire du roi de France, chargée de la protection rapprochée du souverain. Créée sous l’Ancien Régime, dissoute à la Révolution, reconstituée sous la Restauration (1814-1830), cette troupe recrutait exclusivement parmi la noblesse et les familles de notables [6]. |
| PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) | Compagnie des chemins de fer de Paris-Lyon-Méditerranée, opérateur majeur du réseau ferroviaire français du XIXe et début XXe siècle. Créée en 1857 par fusion de plusieurs compagnies, elle exploite 7 000 km de lignes et constitue l’épine dorsale du transport ferroviaire français jusqu’à la création de la SNCF en 1938 [26]. |
| Second Empire | Régime politique français (1852-1870) sous l’empereur Napoléon III (neveu de Napoléon Ier). Né du coup d’État du 2 décembre 1851, ce régime se caractérise par l’autoritarisme politique, la modernisation économique (chemins de fer, banques, industrie), les grands travaux urbains (Haussmann à Paris) et une politique étrangère interventionniste [27]. |
| Ordonnance royale | Acte législatif pris par le roi sous la monarchie constitutionnelle. L’ordonnance du 20 mai 1839 créant la commune de Saint-Rambert-d’Albon est signée par Louis-Philippe Ier au palais des Tuileries à Paris et contresignée par le ministre de l’Intérieur [2]. |
| Relais de poste | Établissement situé le long des grandes routes où l’on changeait de chevaux pour les diligences et les courriers. Le relais de Saint-Rambert pouvait héberger jusqu’à 27 chevaux, témoignant de l’importance du trafic sur l’axe Paris-Méditerranée [1]. |
Liens utiles pour approfondir
[L1] Ville de Saint-Rambert-d’Albon – Histoire locale : http://ville-st-rambert.fr/histoire.php
[L2] Histoire et légendes de Saint-Rambert-d’Albon : http://histoire.rambertoise.free.fr/textes/histoire_et_legende.html
[L3] Wikipédia – Saint-Rambert-d’Albon : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Rambert-d’Albon
[L4] Wikipédia – Ligne Saint-Rambert-d’Albon à Rives : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_de_Saint-Rambert-d’Albon_à_Rives
[L5] Napoleon.org – Voyage de 1860 : https://www.napoleon.org
[L6] FranceArchives – Ordonnance de création de la commune : https://francearchives.gouv.fr
Conclusion — Un fondateur à redécouvrir
Jean-Louis Moreau de Bonrepos occupe une place centrale dans l’histoire de Saint-Rambert-d’Albon. Son engagement institutionnel et social a permis à notre commune de se structurer, de prospérer et d’affirmer progressivement son identité au cours du XIXe siècle.
À travers ses actions concrètes — création de l’école, construction de la mairie, organisation des foires, accueil de Napoléon III — il a jeté les bases d’une administration locale compétente qui perdurera bien au-delà de son mandat.
À travers ses donations testamentaires — legs de la Place de Bonrepos, soutien aux pauvres, financement de la paroisse — il a exprimé sa vision d’une communauté solidaire où les plus fortunés assument leurs responsabilités envers les plus démunis.
À travers son héritage patrimonial — la Place de Bonrepos qui porte son nom et abrite aujourd’hui la mairie au numéro 3 — il demeure présent dans le quotidien de tous les Rambertois, deux siècles après sa naissance.
Jean-Louis Moreau de Bonrepos est une figure fondatrice digne d’être célébrée et mieux connue de tous. Son parcours illustre l’engagement civique d’un notable du XIXe siècle qui consacra 24 années de sa vie au service de sa commune et laissa un legs durable pour les générations futures.
Partagez vos anecdotes familiales ou vos recherches autour de cette période ! Si vos aïeux ont connu Moreau de Bonrepos, s’ils ont assisté à la visite impériale de 1860, s’ils possèdent des documents ou photographies anciennes, enrichissons ensemble notre mémoire collective en commentaires !
Bibliographie (Sources/Références)
[1] Histoire Rambertoise. Relais de poste de Saint-Rambert.
[2] Histoire Rambertoise. C’est le 20 mai 1839 que Saint-Rambert-d’Albon prend son nom actuel. [L2]
[3] Ville de Saint-Rambert-d’Albon. Plan Local d’Urbanisme – Rapport de Présentation.
[4] Mémoire Drôme. Portrait photographique de Jean-Louis Moreau de Bonrepos, maire de Saint-Rambert d’Albon, de 1840 à 1864. Référence : 17MDSTRAM1.
[5] Ancestry.com. Jean Louis Antoine Moreau de Bonrepos (1824-1876).
[6] Wikipédia. Garde du Corps du Roi (France).
[7] Vie-Publique.fr. La Monarchie de Juillet (1830-1848).
[8] Saint-Rambert-d’Albon. Une flânerie dans l’histoire et la légende. Appartenances.fr.
[9] Archives municipales de Saint-Rambert-d’Albon.
[10] Loi Guizot (1833) – Instruction publique en France.
[11] Saint-Rambert-d’Albon. Première mairie construite en 1854.
[12] Wikipédia. Ligne de Saint-Rambert-d’Albon à Rives. [L4]
[13] Saint-Rambert-d’Albon. La Gare de Saint-Rambert-d’Albon : Un Carrefour Ferroviaire Historique.
[14] Wikipédia. Ligne de Saint-Rambert-d’Albon à Rives – Section Inauguration officielle par Napoléon III.
[15] Rendez-vous Nationale 7. St Rambert d’Albon – Le Creux de la Thine.
[16] Wikipédia. Eugénie de Montijo.
[17] Château de Versailles. Eugénie de Montijo (1826-1920).
[18] Saint-Rambert-d’Albon. Place de Bonrepos – Adresse officielle de la mairie.
[19] Mairie de Saint-Rambert-d’Albon. Coordonnées officielles.
[20] Testament de Jean-Louis Moreau de Bonrepos (1864).
[21] Archives municipales de Saint-Rambert-d’Albon. Adjoints et conseillers municipaux.
[22] Mémoire Drôme. Fernand Berthon – Maire de Saint-Rambert-d’Albon.
[23] Genealogy.com. Lydie de Lamajorie de Soursac (1805-1885).
[24] Wikipédia. Monarchie de Juillet.
[25] Wikipédia. Suffrage censitaire.
[26] Wikipédia. Paris-Lyon-Méditerranée.
[27] Wikipédia. Second Empire.
[28] Faire-part de décès de Jean-Louis Moreau de Bonrepos, Saint-Rambert-d’Albon, 5 juin 1864.
[29] Archives municipales de Saint-Rambert-d’Albon. Résidence du Parc – Destruction du Château de Bonrepos (années 1970).
[30] Patrimoine local. Châlet de Bonrepos – Propriété privée.
[31] Saint-Rambert-d’Albon. Patrimoine immobilier et legs de la famille Moreau de Bonrepos.
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